Victime de luttes de pouvoirs, la croissance japonaise marque un coup d'arrêt

La croissance au Japon - tirée jusqu'ici par la reconstruction des zones sinistrées par le séisme, le tsunami géant et l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011 - est en très net ralentissement. Elle n'a progressé que de 0,3% au deuxième trimestre entre avril et juin 2012 après un bond de 1,3% au premier trimestre. Ces mauvais chiffres laissent craindre une contraction de l'activité avant la fin de l'année.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

La reconstruction des zones sinistrées par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 est très lente. Certaines régions veulent reconstruire leur communauté au bord de l’océan Pacifique, d’autres en hauteur pour se protéger d'un nouveau tsunami. Les politiciens à Tokyo ont oublié le séisme et le tsunami tant ils sont aveuglés par leurs luttes de pouvoir. D’où ce méchant coup de frein à la croissance de l’économie.

Depuis l’accident de Fukushima, l’industrie électrique a perdu plus de 50 milliards d’euros, soit sept années de bénéfices. Les Japonais sont appelés à payer le coût de l’accident de Fukushima par une hausse des prix de l’électricité de 8% à partir de septembre.

En prime, le gouvernement vient de doubler la taxe sur la consommation de 5 à 10% pour financer une dette publique qui représente plus de deux fois la taille de l’économie japonaise. De quoi rendre les Japonais mélancoliques. La consommation des ménages, soit 60% du PIB, est au point mort. Et l’Etat n’a aucun plan pour réduire la dépendance de l’économie envers des exportations pénalisées par un yen surévalué.

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