Il n'est pas sûr que ce procès fasse la lumière sur le réel mobile du crime et les circonstances de la mort de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood. Mais au delà de cette sombre affaire de crime et de corruption se profile une lutte de pouvoir dans les plus hautes sphères de l'appareil politique.
Bo Xilai, le mari de l'accusée, était l'étoile montante et un haut cadre du parti. Avant son limogeage en mars dernier, il était le premier secrétaire du parti à Chongqing, une mégapole de plus de 30 millions d'habitants dans l'est de la Chine. Ce «fils de prince rouge», (son père Bo Yibo était l'un des dirigeants historiques de la Révolution chinoise), charismatique et ouvert aux Occidentaux, ambitionnait de devenir membre du puissant Comité permanent du Politburo du parti communiste chinois, le saint des saints du parti. Mais l'ascension de ce «néo-maoïste» a été brisée net à seulement quelques mois du congrès du Parti communiste qui aura lieu en octobre prochain.
Conflit économique, accusations de corruption, enrichissement astronomique, les «Kennedy chinois», comme on les surnomme dans la presse internationale, n'ont pas fini de faire parler d'eux.