Les manifestations ont commencé quelques minutes à peine après l'annonce du CNRT qu'il n'allait pas s'associer avec les anciens révolutionnaires du Fretilin mais plutôt avec le Parti démocrate, qui faisait déjà parti de l'ancienne coalition, et avec un petit parti, le Frente Mudanca, pour obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement.
Déjà en 2007, alors que le Fretilin était arrivé en tête des élections, c'est le CNRT qui avait pris le pouvoir par un jeu d'alliances. Bilan : un mois d'instabilité dans un pays qui connaît régulièrement des périodes de troubles depuis son indépendance, et qui accueille encore sur son sol quelques 1 300 casques bleus, censés partir avant la fin de l'année si cette période post-législatives se déroule bien.
La mort d'un manifestant, ce dimanche 15 juillet à Hera, près de la capitale Dili, ne semble pas avoir changé ce calendrier, puisque pour la mission de l'ONU au Timor, la police nationale a montré sa capacité à gérer la situation, elle-même n'ayant joué qu'un rôle de « soutien ».
En tout cas, le Premier ministre Xanana Gusmao, ancien héros de l’indépendance, chef du CNRT mais aussi ancien chef de ses adversaires du Fretilin, devrait rester à son poste. Et il aura fort à faire, dans ce pays qui fête cette année ses 10 ans indépendance mais où le chômage atteint les 20% : la moitié des 1,1 million d’habitants vit encore sous le seuil de pauvreté.