Japon: la Cour suprême autorise la saisie de «l'ambassade» de Corée du Nord à Tokyo

La Cour suprême du Japon a tranché. Le siège d'une association servant de facto d'ambassade à la Corée du Nord sera saisi par la justice pour cause d'impayés s'élevant à plusieurs dizaines de milliards de yens. Cette décision illustre la fragilité des tensions entre Tokyo et Pyongyang. Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Chongryon est l'une des plus puissantes associations communautaires de la diaspora coréenne au Japon. Elle représente entre 10 et 35% des quelques 600.000 Coréens qui vivent aujourd'hui dans le pays, pour la plupart des descendants des Coréens qui ont émigré au Japon durant l'occupation japonaise de la Péninsule.

Fondée en 1955 par un syndicaliste d'extrême gauche nord-coréen, l'association s'est transformée au fil du temps en véritable société parallèle dotée de son propre réseau éducatif et financier.

A l'origine, il était interdit aux Coréens du Japon d'emprunter aux banques japonaises. Les bureaux de l'association font office de facto d'ambassade nord-coréenne en l'absence de relations officielles entre Tokyo et Pyongyang.

Soupçonnée de rompre l'embargo sur les exportations de produits de luxe et d'armes à destination de Pyongyang, l'association a été la cible de plusieurs perquisitions dans le passé.

Aujourd'hui, elle est poursuivie pour impayés. L'Etat lui réclame 630 millions d'euros, au titre de prêts non remboursés, suite à la faillite d'instituts financiers liés au régime nord-coréen. La saisie de l'immeuble de six étages situé en plein coeur de Tokyo, et sa mise aux enchères pourrait intervenir à tout moment, mais la procédure pourrait durer plusieurs mois.

Partager :