De notre correspondante à Phnom Penh, Anne-Laure Porée
C’est dans les larmes, les applaudissements, et avec un soulagement immense que les treize détenues ont accueilli la nouvelle de leur libération. Arrivées au tribunal en criant à la résistance, elles ont fait front ensemble, sans peur. Au terme d’une audience aberrante, tant les témoignages démontaient des preuves grossières, et après quinze minutes de délibération, les juges de la cour d’appel ont décidé de réduire les peines de prison sans pour autant lever les charges. Concrètement, cela signifie que ces treize femmes sont libres aujourd’hui mais qu’aux yeux de la justice, elles restent coupables.
Pour Kek Phung, présidente de la Licadho, une organisation qui suit de près les conflits fonciers au Cambodge, ce n’est pas un encouragement : « Ca prouve que, même si vous n’avez rien fait, vous pouvez être arrêté à n’importe quel moment. Elles ne sont pas les seules. Il y a d’autres cas. Il y a d’autres représentants de communautés qui se sont levés pour protéger leur propriété qui se sont faits arrêtés et ont été mis en prison. » Les conflits fonciers sont en passe de devenir le problème numéro un au Cambodge.