Au Cambodge, des expulsions tournent en affrontements sanglants

Une adolescente de quinze ans a été tuée par balles mercredi 16 mai au Cambodge lors d'affrontements entre policiers et villageois. Ce drame intervient dans un contexte de fortes tensions liées à de multiples expulsions et de mainmise sur des terres. Fin avril déjà, un célèbre défenseur de l'environnement a été abattu par un agent de la police militaire.

Le problème foncier au Cambodge ne date pas d'hier. Il faut remonter au milieu des années 70, lorsque le régime totalitaire des Khmers rouges fait migrer des villes vers les campagnes des centaines de milliers de personnes, abolissant au passage la propriété. Dans le chaos qui a suivi la chute des Khmers rouges, de nombreuses personnes sont restées sur les terrains qu'elles occupaient. Encore aujourd'hui, plus de 80% de la population vit dans les zones rurales et plus de 70% des Cambodgiens dépendent directement de l'agriculture.

En 2001, le gouvernement accepte d'octroyer aux paysans le droit de conserver une terre au bout de cinq ans. Mais cette règle est rarement appliquée dans les faits. Parallèlement, dans un souci de meilleurs rendements et d'exportations plus dynamiques, les autorités cambodgiennes ont multiplié ces dernières années les saisies en délivrant à des entreprises des concessions économiques foncières, forçant les agriculteurs à quitter leur terre en abandonnant leur bétail et leur récolte.

Cette pratique est condamnée par les instances internationales qui exigent dorénavant des autorités plus de transparence.

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