De notre correspondante à Sydney, Marie-Morgane Le Moël
Les naufrages de navires de réfugiés ne sont pas rares dans l’océan Indien. Beaucoup de demandeurs d’asile, originaires d’Afghanistan ou d’Irak, paient en effet des passeurs pour monter à bord de bateaux en mauvais état. Ils veulent ainsi rallier l’île Christmas, un territoire australien à quelques centaines de kilomètres de l’Indonésie.
Pour les en dissuader, le gouvernement travailliste veut mettre en place une solution dite régionale, consistant à créer en Malaisie des centres de traitement pour réfugiés, où Canberra enverrait les boat people. Mais la proposition n’a pas pu être adoptée au Parlement sans le soutien de l’opposition libérale, qui refuse de passer un accord avec un pays non signataire de la convention sur les réfugiés.
En fait, les deux camps s’accordent sur une chose : tous les deux veulent que la question des réfugiés clandestins soient traitée hors du territoire australien mais dans des pays différents. Alors depuis des mois, le débat est figé. Et chacun se renvoie la faute à chaque nouveau naufrage.
De leur côté, les organisations de défense des réfugiés estiment que l’Australie pourrait prendre en charge beaucoup plus de demandeurs d’asile. De cette façon, des familles désespérées ne seraient pas obligées de risquer leur vie dans des embarcations précaires.