Birmanie : Médecins sans frontières alerte sur la situation humanitaire dans l’Etat d’Arakane

La situation reste tendue dans l’Etat d’Arakane, appelé aussi Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie. Il y a dix jours, de violents affrontements ont débuté entre musulmans et bouddhistes, faisant une cinquantaine de morts et des milliers de déplacés. Selon Médecins sans frontières (MSF) des affrontements continuent dans certaines localités et la situation humanitaire est alarmante.

Dix jours après le début des affrontements, les victimes des violences sont dans une situation de détresse humanitaire dans l’Etat d’Arakane. « L'un des principaux problèmes, c'est le manque de nourriture, explique Joe Bolliveau, un des coordonnateurs de Médecins sans frontières à Rangoon. Beaucoup de villages et de camps de fortune sont privés d'approvisionnement. Nos équipes nous ont signalé le cas d'un enfant décédé de malnutrition ces derniers jours. On nous signale aussi des personnes blessées. Nous avons des personnes sous traitement anti-VIH qui sont actuellement privées de traitement. »

MSF dispose de 300 employés sur place, mais les médecins ont dû partir et les personnels qui restent se déplacent peu, du fait de l’insécurité. De plus, explique Joe Bolliveau, les violences ont accentué les divisions entre bouddhistes et musulmans rendant plus difficile le travail des humanitaires : « Les deux communautés ont été touchées par les violences. Et avec ces affrontements, elles sont encore plus divisées. Du coup, alors qu’avant des équipes ethniquement mixtes s'occupaient indifféremment des patients musulmans et bouddhistes, cela devient très difficile. »

Autre urgence enfin, de nombreux déplacés privés d’assistance et voulant se réfugier au Bangladesh sont bloqués à la frontière qui reste fermée. Comme les Nations unies, Médecins sans frontières, qui dispose d’équipes médicales côté bangladais, demande sa réouverture.

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