L'opposante birmane a promis de faire son possible pour que la réconciliation nationale ne reste pas lettre morte, tout en se déclarant prudente sur le processus de transition démocratique dans son pays, toujours dirigé par le général Thein Sein. Elle a aussi dénoncé le conflit dans le nord avec les Kachins, et les affrontements qui ont éclaté depuis début juin entre la communauté bouddhiste et les minorités musulmanes notamment les Rohingyas. Ces derniers ne sont toujours pas reconnus par le gouvernement birman comme une minorité ethnique au même titre que les autres, ils reprochent aux bouddhistes de vouloir les expulser de Birmanie.
Sayed Hussein est Rohingya, réfugié en Norvège depuis 1989. Il espère que Aung San Suu Kyi défendra sa communauté : « Nous voulons lui écrire une lettre, lui expliquer notre situation, et connaître sa position à notre égard. Nous n'avons jamais entendu clairement quelle était sa position. Nous croyons sincèrement qu'elle se prononcera sur notre sort, comme d'autres l'ont fait. Mais elle est aussi entourée de certaines personnes racistes, des généraux, mais aussi dans son propre parti. Elle est dans une position délicate, mais elle ne peut pas nier nos droits, j'espère qu'elle ne le fera pas. »
Des centaines de Rohingyas qui tentaient de fuir les violences vers le Bangladesh en bateau ont été refoulés par les autorités bangladaises. En deux semaines, ces violences auraient causé la mort de 50 personnes.