Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
La Norvège l’attendait depuis plus de vingt ans. Aung San Suu Kyi a été accueillie hier après-midi avec des fleurs, offertes par le président du comité Nobel. Souvent emprisonnée ou assignée à résidence ces deux dernières décennies, la lauréate du Nobel de la paix n’était pas venue chercher son prix en 1991, car la junte au pouvoir lui aurait fermé les portes de la Birmanie à son retour.
Aung San Suu Kyi a notamment déclaré à son arrivée : « Ce voyage est pour moi un voyage de découverte. Je revois le monde avec de nouveaux yeux, tout a beaucoup changé en 24 ans. Je voudrais remercier la population norvégienne et tous les autres qui nous ont aidés pendant cette période très difficile. Nous ne sommes en aucun cas arrivés au bout du chemin, au contraire ça n’est que le début ».
Elue députée au Parlement birman il y a deux mois et demi, Aung San Suu Kyi a droit ce week-end aux mêmes honneurs que tous les lauréats du Nobel. Il n’y a pas cependant de remise formelle du prix lors de la cérémonie ce samedi 16 juin, car il avait déjà été donné à son mari et ses enfants. Mais c’est bien le discours de la lauréate que tout le monde attend.
Aung San Suu Kyi est revenue sur le sujet : « Je dois avouer que je n’ai pas préparé ce discours pendant vingt ans. En fait, je n’ai travaillé dessus que la semaine dernière. Ce discours sera le résultat de ce que j’ai vécu ces vingt dernières années ».