Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus.
Karens, Kachins, Mons et musulmans de Birmanie, tous ont revêtu leur costume traditionnel pour accueillir Aung San Suu Kyi dans le camp de Mae La, un immense camp qui regroupe 50 000 refugies près de la frontière birmane. Dans leur grande majorité, ceux-ci ont fui les combats qui opposent depuis plusieurs décennies les guérillas ethniques à l'armée birmane. Beaucoup y séjournent depuis plus de vingt ans.
Bien qu’Aung San Suu Kyi soit issue de la majorité ethnique birmane, ces membres des minorités l'ont accueillie comme une héroïne, sans doute parce qu'elle s'est toujours souciée de leur sort et du respect de leurs droits humains et politiques. Aung San Suu Kyi a rencontré les leaders du camp, mais l'armée thaïlandaise ne l'a pas autorisée à prononcer un discours devant les refugiés.
Les autorités thaïlandaises sont en effet conscientes que le traitement de vedette accordé à Aung San Suu Kyi pendant son séjour thaïlandais a irrité le gouvernement birman. Après l'annulation d'une visite officielle du président birman Thein Sein en Thaïlande, Bangkok a voulu limiter les dégâts.