Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’était de loin le discours le plus attendu du Forum économique mondial de Bangkok. Et, comme à son habitude, Aung San Suu Kyi n’a pas déçu. Pétillante d’intelligence, souriante, vive, celle qui se bat depuis un quart de siècle pour instaurer la démocratie dans son pays, a expliqué à une audience captivée l’importance d’une réforme judiciaire en Birmanie. « Nous avons déjà de bonnes lois, mais les meilleures lois du monde ne servent à rien sans un système judiciaire propre et indépendant », a-t-elle lancé.
Elle s’est aussi adressée directement aux hommes d’affaires présents dans la salle bondée pour leur demander d’agir de manière éthique dans leurs opérations en Birmanie. Les investissements, a-t-elle insisté, ne doivent pas renforcer la corruption et les inégalités. En outre, le très haut niveau de chômage parmi les jeunes Birmans constitue, selon elle, une « bombe à retardement ».
Et les investisseurs doivent opérer en pensant aussi bien à créer le plus grand nombre possible d’emplois qu’à engranger des profits. Le voyage d’Aung San Suu Kyi se poursuit ce samedi avec la visite d’une clinique et d’un camp de réfugiés de la minorité karen sur la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.