Qui aurait pensé, il y a deux ans, qu’Aung San Suu Kyi pourrait se rendre à l’étranger ? La Prix Nobel a été privée de liberté de mouvement en Birmanie pendant 15 ans. Elle n'a jamais osé sortir de son pays de peur que la junte militaire l’empêche de revenir, même quand son mari était mourant en Grande-Bretagne.
Pour la première fois donc, la Prix Nobel de la paix peut goûter à la vraie liberté avec cette visite en Thaïlande, où son programme n’est à l’évidence pas celui de la simple députée qu’elle est depuis avril dernier.
L’icône de la démocratie birmane sera reçue par la Première ministre Yingluck Shinawatra et participera au Forum économique mondial sur l’Asie de l’Est, qui se tient à Bangkok du 30 mai au 1er juin. Une rencontre de haut niveau dont personne ne doute qu’elle sera la vedette. Le président birman Then Sein l’a si bien compris qu’il a annulé sa participation.
Ce mercredi 30 mai, Aung San Suu Kyi doit rencontrer des immigrés birmans, puis se rendre dans un camp de réfugiés, le lendemain, dans le nord du pays. Après la Thaïlande, la prochaine destination importante de l'opposante sera l’Europe, à la mi-juin, et notamment Oslo, où elle prononcera le discours qu’elle n’avait pas pu donner après son prix Nobel en 1991.