Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
L’incident s’est déroulé peu après la prière du vendredi, quand des centaines de résidents musulmans se sont répandus dans les rues de la ville de Maungdaw, s’attaquant à des commerces et des écoles appartenant à des bouddhistes. La police a réagi en ouvrant le feu sur les meneurs. L’ordre a pu être rétabli dans la ville, mais les émeutes se sont poursuivies dans les villages voisins.
Cette confrontation intervient six jours après un autre incident dans la même région de l’Etat Rakhine, près de la frontière avec le Bangladesh. Des bouddhistes, enragés par le viol et le meurtre d’une de leurs coreligionnaires, avaient stoppé un autocar de pèlerins musulmans et avaient lynché dix personnes.
Les tensions entre les bouddhistes et les musulmans de cette région existent depuis plusieurs décennies. Les musulmans de l’Etat Rakhine, appelés les Rohingyas, avaient été amenés comme ouvriers par les Britanniques pendant la période coloniale. Après l’indépendance, ils se sont vus privés de nombreux droits et n’ont jamais pu obtenir la nationalité birmane.
Ces confrontations inter-religieuses sont les premières manifestations violentes depuis que le gouvernement a autorisé, sous certaines conditions, la tenue de rassemblements. Les autorités veulent agir au plus vite de manière à éviter que la situation ne devienne incontrôlable.