En Chine, premières immolations de moines tibétains à Lhassa

Le feu des révoltes tibétaines a gagné Lhassa ce week-end. Deux moines se sont transformés en torche humaine dimanche 27 mai. Les faits se sont produits dans un temple de la capitale de la région autonome. L’un des moines a succombé à ses blessures, affirme ce lundi 28 mai l’agenceChine nouvelle. Et c’est la première fois que cette vague de suicides sort des frontières de la province chinoise voisine du Sichuan.

La sécurité publique est obsédée par les risques de contagion. Les patrouilles ont donc été renforcées dans la capitale tibétaine où la situation est encore plus tendue qu’à l’habitude.

La police et les paramilitaires quadrillent la ville transformée en caserne, selon les témoins joints par Radio Free Asia (RFA), avec des contrôles d’identité dans le quartier du temple de Jokhang, aujourd’hui totalement coupé du reste du monde.

Les méthodes sont d’ailleurs les mêmes que celles employées au Sichuan à chaque immolation. D’abord, on brouille les téléphones portables, ensuite le nom du monastère en chinois « Dazhaosi »- disparaît d’internet et jusqu’à cet après midi, la dépêche de Chine nouvelle en anglais faisant état de l’incident n’avait pas d’équivalent en mandarin.

Torches humaines

Crainte d’une contamination des esprits, car nous sommes ici au cœur spirituel de Lhassa et haut lieu du bouddhisme tibétain. Il était 14h16 précisément lorsque des hurlements ont fait bondir la rue Pargor dimanche très fréquentée par les pèlerins.

Dargye et Tobgye Tseten viennent de se transformer en torches humaines. La police qui n’est jamais très loin à Lhassa est intervenue « en moins de deux minutes pour éteindre les flammes », affirme le département de la propagande du comité régional du Parti communiste chinois, sans pouvoir empêcher la mort de Tobgye Tseten à l’hôpital.

Les deux jeunes hommes venaient, l’un de la préfecture d’Aba au Sichuan, l’autre du comté de Xiahe dans le Gansu, autrement dit des provinces chinoises voisines de la région autonome d’où est partie la vague de suicides en mars 2011.

Trente nonnes et moines tibétains sont depuis passés à l’acte pour protester contre l’occupation chinoise et la répression dont ils affirment être victimes.

 

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