Pakistan: l'attaque d'un drone américain attise les tensions entre Washington et Islamabad

Au Pakistan, une dizaine de combattants islamistes sont morts lors de l’attaque d’un drone américain dans la zone tribale du nord du Waziristan, une région considérée comme un sanctuaire pour les talibans et les combattants étrangers des réseaux al-Qaïda. Un district contre lequel Islamabad a toujours refusé de lancer une offensive militaire. Cette nouvelle attaque aérienne américaine survient alors que les relations entre Islamabad et Washington sont des plus tendues.

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Les tirs de drones américains sont récurrents au Pakistan. Selon les experts, ils sont le résultat d’un accord tacite entre Washington et Islamabad, alliés dans la guerre contre le terrorisme depuis fin 2001.

Mais à mesure que les désaccords grandissent entre le Pakistan et les Etats-Unis, ces attaques aériennes sont de plus en plus vivement critiquées par Islamabad. Depuis le raid américain qui a coûté la vie à Oussama ben Laden, il y a un peu plus d’un an, les relations entre les Etats-Unis et le Pakistan sont en effet au plus bas.

L’armée pakistanaise ne s’est pas remise de l’humiliation infligée par les Etats-Unis en la tenant à l’écart de l’opération secrète menée sur son sol contre le leader d’al-Qaïda.

Une décision de justice prise ce mercredi 23 mai risque encore d’attiser les tensions entre Washington et Islamabad. Un médecin pakistanais qui avait fourni des informations à la CIA sur Oussama ben Laden vient d’être condamné par son pays natal à 33 ans de prison pour haute trahison.

Aujourd’hui les relations sont si tendues entre les deux pays qu’elles rendent la coopération difficile. Preuve en est, en novembre dernier, les forces américaines ont commis une bavure en tuant 24 soldats pakistanais.

Depuis, les camions de ravitaillement des troupes de l’Otan en Afghanistan ne sont plus autorisés à emprunter les routes pakistanaises. Mais au moment où l’Occident s’apprête à quitter l’Afghanistan, ces routes sont essentielles au rapatriement du matériel des forces internationales. Islamabad et Washington, malgré leurs différends de plus en plus nombreux, semblent donc condamnés à s’entendre.

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