« Nos supérieurs ne nous ont pas demandé de frapper les manifestants ou de les arrêter. Je ne comprends pas ce qui s'est passé » : réaction gênée d'un officier de police de Rangoon, qui montre bien les précautions que prend le gouvernement birman avec ces manifestations.
Après plus d'un an d' « efforts » démocratiques, les sanctions commencent enfin à être levées : il s'agit de ne pas craquer, à deux pas de la légitimité internationale, en réprimant (ou en laissant réprimer) dans le sang les premières manifestations depuis cinq ans.
D'autant que mercredi soir, à Rangoon, l'opposante Aung San Suu Kyi a dit tout le plaisir qu'elle avait à voir les Birmans manifester pacifiquement. La Prix Nobel de la paix qui commence la semaine prochaine sa première tournée à l'étranger depuis 24 ans ; le président Thein Sein préfère sûrement qu'elle y parle progrès démocratiques plutôt que répression de manifestations.
D'ailleurs, si le gouvernement birman a regretté que les organisateurs de ces marches n'aient pas prévenu les autorités à l'avance, comme la nouvelle loi le leur demande, il a souligné au passage qu' « il était normal, dans un pays démocratique, que les gens expriment leur désir en manifestant ». Cela tombe bien, mercredi les Birmans qui étaient dans les rues à Rangoon promettaient de continuer à se réunir tous les soirs, au moins jusqu'à ce samedi.