En Birmanie, les manifestations contre les coupures de courant donnent lieu à des arrestations

La Birmanie est frappée par des coupures quotidiennes de courant. Les Birmans en ont plus qu'assez. Depuis plusieurs jours, ils manifestent dans plusieurs villes. C'est la première fois que les Birmans protestent ouvertement dans la rue depuis les mouvements de 2007 et de 1988, fortement réprimés à l'époque. Aujourd'hui, ils peuvent manifester en vertu d'une nouvelle loi. Mais l'un des organisateurs du mouvement et des témoins annoncent ce jeudi 24 mai que plusieurs personnes ont été battues par la police, et arrêtées.

« Nos supérieurs ne nous ont pas demandé de frapper les manifestants ou de les arrêter. Je ne comprends pas ce qui s'est passé » : réaction gênée d'un officier de police de Rangoon, qui montre bien les précautions que prend le gouvernement birman avec ces manifestations.

Après plus d'un an d' « efforts » démocratiques, les sanctions commencent enfin à être levées : il s'agit de ne pas craquer, à deux pas de la légitimité internationale, en réprimant (ou en laissant réprimer) dans le sang les premières manifestations depuis cinq ans.

D'autant que mercredi soir, à Rangoon, l'opposante Aung San Suu Kyi a dit tout le plaisir qu'elle avait à voir les Birmans manifester pacifiquement. La Prix Nobel de la paix qui commence la semaine prochaine sa première tournée à l'étranger depuis 24 ans ; le président Thein Sein préfère sûrement qu'elle y parle progrès démocratiques plutôt que répression de manifestations.

D'ailleurs, si le gouvernement birman a regretté que les organisateurs de ces marches n'aient pas prévenu les autorités à l'avance, comme la nouvelle loi le leur demande, il a souligné au passage qu' « il était normal, dans un pays démocratique, que les gens expriment leur désir en manifestant ». Cela tombe bien, mercredi les Birmans qui étaient dans les rues à Rangoon promettaient de continuer à se réunir tous les soirs, au moins jusqu'à ce samedi.

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