L'administration américaine opte donc pour la prudence, dans l'attente de progrès significatifs du gouvernement birman. « Les réformes engagées sont encore à l'état embryonnaire », estime le président américain. Son inquiétude demeure notamment sur la question des prisonniers politiques, les conflits en cours et les violations des droits de l'homme dans certaines zones ethniques.
Il est vrai que l'opposante birmane Aung San Suu Kyi avait mis en garde mercredi 16 mai, lors d'une vidéo-conférence avec Washington, contre l'excès d'optimisme. Elle avait ajouté que le processus démocratique n'était pas « irréversible ». Le message a été parfaitement reçu par le président américain qui maintient les sanctions en vigueur. Il autorise toutefois certains types d'investissement dans les services financiers, pour permettre aux entreprises de faire des affaires en Birmanie.
Il s'agit certainement là d'une manière d'encourager Rangoon à poursuivre sa transition démocratique. Mais aussi de répondre aux attentes de nombreux investisseurs américains qui craignent de perdre leur place sur un marché aussi convoité qu'est la Birmanie, au profit de leurs concurrents asiatiques et européens.
Obama a également nommé jeudi 17 mai un ambassadeur en Birmanie, Derek Mitchell. Spécialiste de l'Asie, celui-ci a oeuvré l'an dernier au rapprochement américano-birman. Si sa nomination est confirmé par le Sénat, il deviendra le premier diplomate américain à ce poste depuis 1988.