A Bangkok, les « chemises rouges » rendent hommage aux victimes de la répression militaire

En Thaïlande, environ 60 000 « chemises rouges », les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, se sont rassemblées dans le centre de Bangkok pour commémorer le deuxième anniversaire de la répression militaire contre les manifestations anti-gouvernementales du 19 mai 2010. Ce rassemblement témoigne de la capacité de mobilisation intacte du mouvement. Il intervient alors que les familles des victimes estiment n’avoir toujours pas obtenu justice.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

L’avenue Rajdamri, dans le quartier commercial huppé de Bangkok, est envahie par une marée rouge : des dizaines de milliers de manifestants vêtus de cette couleur qui agitent des applaudisseurs en plastique en forme de cœur, leur signe de ralliement. Sur l’estrade des orateurs, une banderole porte ces mots : « Il ne faut pas que nos amis soient morts en vain ». C’est ici que plusieurs dizaines de « chemises rouges » étaient tombées, il y a deux ans, sous les balles des militaires.

Compensations

Cette commémoration est une démonstration de force du mouvement des « chemises rouges ». Ce sont elles qui ont porté au pouvoir l’actuelle chef de gouvernement Yingluck Shinawatra, la sœur de leur héros, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Mais, si la majorité des « chemises rouges » se dit satisfaite du travail de Yingluck, les familles des victimes ont le sentiment d’avoir été trahies par son gouvernement.

Yingluck et Thaksin ont demandé à celles-ci de se sacrifier et de ne pas engager de poursuites judiciaires au nom de la réconciliation nationale. D’importantes compensations financières doivent leur être versées. Mais la plupart de ces familles continuent à réclamer que les politiciens et les militaires qui ont organisé la répression reconnaissent publiquement leur responsabilité.
 

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