Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
En affirmant publiquement que le Pakistan devait faire plus pour lutter contre les groupes extrémistes, et plus particulièrement, faire en sorte d’arrêter Mohamed Hafiz Saeed, le cerveau des attentats de Bombay en 2008, Hillary Clinton ne pouvait pas faire plus plaisir à ses hôtes indiens.
Mais si la secrétaire d’Etat américaine s’est montrée si volontaire, pour appuyer la position indienne quant au terrorisme pakistanais, c’est probablement qu’elle attendait de son côté un soutien de New Delhi sur la question iranienne.
L’Inde est en effet le deuxième importateur au monde de brut iranien, et donc un acteur incontournable pour Washington, qui cherche à isoler la République islamique en asséchant ses revenus pétroliers. Or, dans ce domaine, Hillary Clinton n’a obtenu aucun engagement clair de la part de New Delhi, si ce n’est une déclaration du ministre des Affaires étrangères, affirmant que Téhéran devait respecter le traité de non prolifération nucléaire.
En d’autres termes, si l’Inde reste un allié privilégié des Etats-Unis, elle n’est pas pour autant prête à remettre en question sa politique d’approvisionnement en ressources énergétiques, cruciale pour soutenir sa croissance économique.