« Le chaos et la division ou un avenir plein d'espérance ». Park Geun-hye, la chef des conservateurs, était un rien alarmiste mardi 10 avril. Mais il s'agissait pour elle de faire bouger les lignes rapidement. Car la semaine dernière, les sondages donnaient son Parti de la nouvelle frontière à égalité avec l'opposition de centre gauche, le Parti démocratique uni qui, de son côté, ne s'est pas gêné pour appeler les Sud-Coréens à s'offrir « un printemps » en mettant l'administration du président Lee Myung-bak dehors à huit mois de la présidentielle.
D'un autre côté, les deux partis sont sur la même ligne quand il s'agit de proposer plus d'aides sociales et plus de contrôles sur les grands conglomérats qui dirigent l'économie du pays et qui sont accusés d'étouffer les petites entreprises. Par contre, l'opposition veut renégocier l'accord de libre-échange que les conservateurs ont signé avec les Etats-Unis. Beaucoup de Sud-Coréens le jugent déséquilibré et destructeur d'emplois, alors que le pays subit déjà un fort taux d'inflation.
En fait, ce mercredi c'est le parti qui réussira à attirer le plus les jeunes qui fera la différence : déjà à l'automne dernier, l'opposition avait remporté la mairie de Séoul en s'appuyant entre autres sur Twitter et les autres réseaux sociaux. Du coup pendant cette campagne, le parti conservateur a changé de nom et a mis au placard plusieurs de ses députés pour se débarrasser de son image de « parti des riches », jamais très populaire auprès des jeunes.