Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Si la majorité des délégués présents à Séoul ce lundi 26 mars ont les yeux tournés vers le Nord, Pékin devrait tout faire pour tenter de détourner les regards.
« La Corée du Nord et l’Iran ne figurent pas au programme des discussions » a martelé ces derniers jours la diplomatie chinoise.
L’excursion du président américain, Barack Obama, sur la zone démilitarisée dimanche étant vue ici d’un très mauvais œil : « Obama crée des vagues non désirées sur la DMZ [la zone démilitarisée, NDLR » titre ce matin la presse officielle. « Les responsables de 50 pays sont présents au sommet pour discuter des questions nucléaires et non pour participer à la politique américaine » commente le Global Times. Preuve de l’importance de la délégation chinoise et du rôle qu’entend jouer Pékin, le vice ministre des Affaires étrangères Dai Bingguao et le chef de la direction générale du comité central du Parti communiste chinois Ling Jihua accompagnent le chef de l’état Hu Jintao.
L’industrie nucléaire compte sur la Chine pour sa survie dans les prochaines années, les autorités chinoises ont pour l’instant maintenu leurs engagements avec la moitié du programme mondial de réacteurs civils en construction sur le sol chinois. La sécurité est ainsi devenue l’un des enjeux numéro un pour Pékin. Selon l’Agence internationale à l’énergie atomique, plus de 2 000 pertes, vols et obtentions illégales de matières radioactives ont été signalés par ses membres depuis 1993.
Dans son discours demain mardi Hu Jintao devrait donc procéder à un exercice d’équilibriste, parler de sécurité nucléaire en en disant le moins possible sur la Corée du Nord.