En Birmanie, un des leaders de la minorité Karen sort de prison

Le président birman a ordonné lundi 19 mars 2012 la libération d'un chef du groupe rebelle Karen condamné la semaine dernière pour haute trahison. Nyein Maung est l'un des leaders de l'Union nationale karen. Il avait été reconnu coupable le 13 mars pour son implication dans la rébellion karen et devait effectuer au moins vingt ans de prison. Sa libération constitue un test de la volonté des autorités de poursuivre dans la voie de réformes.

C'est un grand soulagement d'abord parce que Nyein Maung a soixante-dix ans et qu'à son âge, une telle condamnation équivalait à une peine capitale. Soulagement ensuite parce qu'il est autorisé à rentrer chez lui en Thaïlande, où il réside, mais surtout parce qu'en le libérant, le gouvernement birman montre qu'il est sincère, déclare la secrétaire général de l'Union nationale karen.

Son avocat précise que sa libération a aussi pour objectif de lui permettre de participer à des négociations de paix. D'ailleurs à sa sortie de la prison d'Insein, à Rangoon, Nyein Maung a été conduit directement à Naypidaw, la capitale, pour y rencontrer de hauts responsables gouvernementaux. Selon l'avocat, les pourparlers de paix sont d'ores et déjà programmés pour la première semaine d'avril.

Tous ces éléments constituent donc un contexte extrêmement encourageant sur la volonté réelle de la présidence birmane de poursuivre dans la voie des réformes. Ils confirment sa volonté de pacifier ses relations avec ses minorités ethniques, conformément aux discussions déjà entamées et aux cessez-le-feu annoncés au début de l'année, même si les trêves sont encore très précaires.

C'est enfin un signal fort envoyé à la communauté internationale qui surveille du coin de l'oeil chaque étape des progrès accomplis par le gouvernement birman, tant auprès de ses minorités qu'à l'égard de ses opposants politiques.

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