Birmanie: le pouvoir ordonne la fin des représailles contre les minorités ethniques

Le président birman a ordonné à l'armée de ne plus attaquer les minorités ethniques, et ce «  dans tout le pays  ». L'information a été donnée hier mardi 17 janvier par le minsitre birman de l'Immigration et de la population, ex-ministre de la Police, et a été présentée comme la  suite des gestes d'ouverture du gouvernement : après s'être concentré sur la LND, la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi, le régime se tourne vers les minorités, dont certaines sont en guerre avec le pouvoir central depuis 1948.

La semaine dernière, le gouvernement birman libérait une partie des prisonniers politique. Ce mardi, il a semblé prendre à bras-le-corps la question des minorités ethniques, deux dossiers dont les Occidentaux exigent le règlement avant toute levée des sanctions internationales.

Lundi, les Etat-Unis avaient indiqué que le cessez-le-feu mis en place, jeudi dernier, avec les Karens, devait être élargi à tous, dans tout le pays, pour ouvrir des négociations politiques sérieuses. Le ministre de l'immigration et de la population parle déjà d'organiser une grande conférence nationale, si un accord est conclu avec chaque minorité.

De fait, à la fin de l’année dernière, une trêve avait déjà été conclue avec les Shans. Mais ces trêves sont toujours fragiles, à la même époque, le président Thein Sein avait demandé que l’on ne tire plus sur les Kachins - et les combats continuent toujours.

Depuis plusieurs mois, l'opposante Aung San Suu Kyi propose son aide sur la question. Dimanche, elle a invité les minorités et le gouvernement à être plus flexibles, tout en demandant à l'ethnie au pouvoir d'être « plus large d'esprit et généreuse », « parce qu'elle représente la majorité ».

Depuis plus de 60 ans, l'armée birmane multiplie les exactions vis-à-vis des minorités, tortures, viols, tueries, provoquant l'exode de dizaines de milliers de gens. Actuellement, le pouvoir birman cherche à établir la confiance, mais sa crainte que ces minorités fassent sécession est toujours la même.

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