Avec notre envoyé spécial à Rangoon, Arnaud Dubus
C'est l'ambiance des grands jours dans les locaux de la Ligue nationale pour la démocratie. Aux dizaines de personnes qui viennent s’enregistrer pour devenir membres du parti, se mêlent plusieurs prisonniers politiques, certains venus de province. Ils veulent retrouver des amis et, dès le lendemain de leur libération, reprendre contact avec le parti d’opposition.
Win Myint est un déserteur de l’armée qui avait été condamné à dix ans de prison pour avoir critiqué le régime sur le réseau internet : « Je suis très content, mais je ne voulais pas d’amnistie parce que je ne suis pas coupable. Je n’ai fait qu’utiliser internet. Ils n’auraient pas dû me condamner à dix ans de prison pour avoir simplement utilisé internet. Je pense qu’on voit le début d’un changement. La situation est très différente de celle d’avant mon arrestation il y a dix mois. Avant on ne pouvait pas porter ce genre de T-shirt avec une effigie de la Dame ou de notre héros le général Aung San ».
Avec cette libération, le gouvernement civil a au moins partiellement satisfait les demandes des pays occidentaux. Nul doute que les dirigeants souhaitent maintenant des gestes concrets en contrepartie.