Avec notre envoyé spécial à Rangoon, Arnaud Dubus
L’ambiance est fiévreuse devant la prison d'Insein au nord de Rangoon, l’ancienne capitale de Birmanie. Des centaines d’anciens prisonniers politiques, de militants et de familles, brandissent des guirlandes de jasmin et des bouquets de fleurs pour accueillir leurs camarades ou leurs parents tout juste libérés.
La scène s’est répétée dans plusieurs provinces. Cette vague de libérations est la plus importante depuis douze mois. Des héros de la lutte pro-démocratique, comme Min Ko Naing, ont retrouvé la liberté. Min Ko Naing était le fondateur de Génération 88, un mouvement qui avait relancé la mobilisation contre la junte en 2005.
Parmi les libérés, figurent aussi trois journalistes de Democratic Voice of Burma, une radio clandestine d’opposition.
L’ancien Premier ministre Khin Nyunt, assigné à résidence depuis 2004 dans le cadre d’une purge, a aussi été libéré.
L’actuelle politique d’ouverture du gouvernement s’appuie fortement sur la feuille de route pour la démocratie élaborée par Khin Nyunt avant son arrestation. Immédiatement après sa libération, l’ex-Premier ministre a dit qu’il se félicitait de l’orientation prise par le nouveau gouvernement, mais qu’il voulait désormais s’abstenir de tout engagement politique.