Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’est un geste qui était impensable il y a encore six mois : l’offre d’un poste de conseiller ou de ministre à Aung San Suu Kyi au sein du gouvernement contrôlé par d’anciens militaires de la junte.
Le conseiller du président Thein Sein qui a fait cette déclaration avait déjà indiqué la semaine précédente qu’il est tout à fait possible que le parti d’Aung San Suu Kyi dirige un jour le pays. La situation évolue donc très vite, à tel point qu’il est parfois difficile de suivre le rythme des changements.
Il est fort probable qu’Aung San Suu Kyi qui va se présenter en avril 2012 comme candidate dans une circonscription près de Rangoon soit élue. En revanche, il n’est pas sûr que rejoindre le gouvernement en place constitue pour elle le meilleur calcul politique.
Si les quelque 600 à 1 000 prisonniers politiques toujours détenus ne sont pas libérés d’ici là, une collaboration entre l’égérie de l’opposition et le gouvernement apparaîtrait comme une maladresse à certaines autres figures de l’opposition.
Cette offre met toutefois en relief le choix qui se posera sous peu pour Aung San Suu Kyi : essayer de modifier le système de l’intérieur en rejoignant le gouvernement, ou miser sur une opposition constructive afin de poser les bases d’un régime démocratique.