Si l'on en juge à l'effervescence diplomatique qui règne autour du dossier, la Birmanie est au cœur des préoccupations. Depuis quelques mois, c'est un vrai ballet diplomatique. La secrétaire d'Etat américaine s'y est rendue. Ce jeudi 5 janvier 2012, c'est le tour du chef de la diplomatie britannique. Le ministre français des Affaires étrangères y est également attendu dans une dizaine de jours.
La communauté économique régionale Asean envisage de lui confier sa présidence en 2014. Même si, ça et là, on émet les réserves de rigueur, c'est un vrai concert de louanges et, de partout, on salue la bonne volonté démocratique du régime, littéralement courtisé.
Cela témoigne à la fois du soulagement des capitales occidentales face à l'évolution de la situation politique et de l'importance accordée à ce pays dans un contexte géostratégique régional excité par le face-à-face entre la Chine et les Etats-Unis.
Reste cette visite du milliardaire philanthrope américain George Soros. Il n'est pas censé faire de la politique. Mais nul n'ignore les objectifs de sa fondation, dont la vocation est de favoriser l'expression des sociétés civiles auprès desquelles elle intervient, notamment auprès des minorités ethniques, des femmes, des jeunes, dans les domaines de l'éducation, de la santé.
Sa fondation a notamment soutenu des mouvements qui ont abouti à des formes de contestation politique comme la « révolution orange » en Ukraine. En toute logique, sa visite aurait dû susciter la méfiance des autorités. Or, au terme de sa visite, il annonce son intention d'installer un bureau en Birmanie.