Les Japonais viennent de passer un hiver difficile. Pour eux, l'énergie est devenue rare et chère, depuis l'arrêt de la quasi-totalité des réacteurs nucléaires qui leur fournissaient l'essentiel de leur électricité. Ils ont dû réactiver leurs anciennes centrales thermiques et, surtout, économiser chaque kilowatt/heure. En quelques mois, sous la contrainte des événements, ils ont appris la décroissance énergétique.
Et l'enquête menée par le Tokyo Shimbun montre qu'ils n'envisagent pas de revenir en arrière. Seuls 16% des personnes interrogées veulent revenir au régime nucléaire pour la production d'électricité.
Néanmoins, les Japonais restent pragmatiques : 53% estiment, que sur le court terme, il faut continuer à utiliser le nucléaire lorsque c'est indispensable. Pour 80% des citoyens japonais en tout cas, il faut peu à peu s'en détacher et, pour finir, l'abandonner complètement.
Le sondage traduit la permanence du traumatisme consécutif à la catastrophe du 11 mars 2011. D'ailleurs, les conséquences de Fukushima alimentent chaque jour l'actualité japonaise.
L’environnement, la protection des populations, l'aide aux victimes, la réhabilitation des zones contaminées, la qualité de l'alimentation, les prises de décisions, l'influence des industriels dans le champ politique : les débats sont vifs.
Sur les 54 réacteurs qui produisaient le courant électrique au Japon, 52 sont toujours à l'arrêt en attendant, officiellement, la mise en œuvre des nouvelles règles de sécurité.