Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les négociations entamées l’année dernière entre Washington et Pyongyang ont donc porté leurs fruits et la disparition du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il semble avoir seulement retardé la conclusion de l’accord.
Autorisés de nouveau en Corée du Nord après leur expulsion en 2009, les inspecteurs de l’AIEA devront vérifier que le régime tient bien ses promesses. Une victoire diplomatique pour l’administration Obama, à moins d’un mois du sommet sur la sécurité nucléaire, qui se tiendra à Séoul.
Il faut cependant rester prudent : l’engagement nord-coréen a été obtenu en échange d’une aide américaine massive de 240 000 tonnes de nourriture. Si selon l’ONU, 6 millions de Nord-Coréens souffrent en effet de malnutrition, ce couplage entre nucléaire et humanitaire est critiqué : il encourage Pyongyang à se servir de son programme nucléaire pour soutirer une assistance économique.
En 2008 déjà, les Etats-Unis avaient envoyé d’importants convois de blé et de maïs en échange du démantèlement de la centrale nucléaire de Yongbyon. Ce qui n’avait pas empêché le régime de poursuivre son programme d’enrichissement d’uranium dans le plus grand secret.