Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
« Tous ceux qui sont proches des Etats-Unis, du président pakistanais ou afghan sont nos ennemis », hurle le politicien à la tribune.
Les orateurs se succèdent et transmettent tous le même message : « non à l’Otan et aux Etats-Unis ! »
Dans la foule les manifestants agitent des drapeaux aux couleurs différentes. Au milieu d’eux flottent l’étendard du Sipah-e-Sahaba, une organisation islamiste interdite, et considérée par les Etats-Unis comme un mouvement terroriste. Ahmed un militant fait part de sa colère : « nous manifestons contre les attaques de drones, et contre la réouverture des routes pakistanaises aux camions de l’Otan. Nous voulons que les Etats-Unis s’en aillent. »
Ce n’est pas la seule organisation interdite présente ce lundi 20 février en plein cœur de la capitale. Les autorités pakistanaises ont donné leur aval à ce rassemblement de plus de 40 partis religieux hostiles à l’occident et qui se tient à moins de 2 km de l’ambassade américaine. Le Jamaat-e-Islami, un parti religieux, proche de l’establishment est très présent.
« Nous sommes un pays indépendant, annonce le numéro deux du parti, Liaqat Baloutch. Ce n’est pas à nous de soutenir la guerre des Etats-Unis et des forces de l’Otan qui tuent des Afghans. En fait, nous sommes contre l’hégémonie internationale. »
« Jihad ! Jihad ! », scandent les manifestants qui arrivent devant le lieu de rassemblement. Le discours des sympathisants galvanisés par leurs dirigeants est moins policé. Ils n’hésitent pas à hurler « mort à l’Amérique ! » Ils se sentent légitimes puisqu’ils sont parfaitement libres de défiler dans les rues de la capitale pour appeler à la guerre sainte contre les puissances occidentales.