Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
En Corée du Sud flotte un parfum de chasse aux sorcières. La redoutée loi sur la sécurité nationale date certes de la guerre froide, mais elle permet toujours d’envoyer en prison tout citoyen jugé favorable au régime de Pyongyang.
Et depuis deux ans, les autorités sud-coréennes ont durci leur position : les arrestations, enquêtes et poursuites judiciaires se sont multipliées. C’est dans ce contexte que le tribunal de Busan, au sud du pays, a décidé de condamner à huit mois de prison Do Han-young, membre d’une association qui prône le rapprochement avec le Nord, et Jang Young-shim, dirigeante d’un groupuscule d’extrême-gauche.
Leur cas n’est pas isolé. Par exemple, un internaute sud-coréen, accusé d’avoir relayé des messages de propagande nord-coréenne sur son compte Twitter, se trouve en détention provisoire depuis le 11 janvier.
Les ONG sud-coréennes, ainsi qu’Amnesty International, ont exprimé leur inquiétude. Ces associations estiment que la loi sur la sécurité nationale constitue une atteinte à la liberté d’expression. Certaines accusent même le gouvernement conservateur d’en abuser, afin d’intimider les opposants les plus remuants.