Après le deuil, la Corée du Nord reprend ses menaces envers le Sud

Rien ne changera en Corée du Nord avec l'arrivée de Kim Jong-un au pouvoir. C'est en substance le message que Pyongyang a adressé ce vendredi 30 décembre à l'Occident et à son voisin du Sud.

Après treize jours de deuil national, une cérémonie d'adieu au leader Kim Jong-il, dont les images ont fait le tour du monde, et l'intronisation de son fils Kim Jong-un, désigné « Grand héritier », Pyongyang reprend ses vieilles habitudes.

Le message est clair, et les mots bien choisis : « Nous déclarons solennellement aux marionnettes sud-coréennes et aux politiciens ridicules du monde entier qu'ils ne doivent pas s'attendre à un changement politique de Pyongyang ».

La Commission de défense nationale, la structure la plus puissante du pays, écarte aussi toute possibilité de dialogue avec l'actuel président sud-coréen, Lee Myung-bak, décrit comme un traître, avec lequel le Nord se refusera « toujours à nouer des liens ».

Pyongyang reproche à Séoul d'avoir interdit des visites de condoléances à l'occasion de la mort de Kim Jong-il. Seules deux délégations avaient pu se rendre de l’autre côté de la frontière, menées notamment par la présidente du groupe automobile Hyundai et par la veuve de l’ancien président sud-coréen, Kim Dae-jung, qui avait mis en œuvre une politique de rapprochement avec le Nord, à l’inverse de Lee Myung-bak. En 2000, s’était ainsi tenu le premier sommet intercoréen de l’histoire.

Vieille garde 

Par ailleurs, le Nord ne digère pas que des activistes aient envoyé, le jour des obsèques de Kim Jong-il, par un lâcher de ballons d’un côté de la frontière à l’autre, des tracts appelant le peuple nord-coréen à l'insurrection. Un affront insupportable pour le régime qui tient à couper court à tout espoir ou attentes de la part des chancelleries occidentales. Lesquelles espèrent pourtant que la Corée du Nord suivra le chemin de la Birmanie, et engagera des réformes économiques et politiques plus libérales.

Mais la troisième génération de la dynastie Kim, incarnée par Kim Jong-un, devrait donc coller à la doctrine familiale, du moins pour les premières années. Âgé de moins de 30 ans, Kim Jong-un n’a que très peu d’expérience du pouvoir. Il ne se lancera sans doute pas dans une politique de changement, alors qu’il sera très fortement entouré de la vieille garde de son père, notamment le mari de sa tante, Jang Song-thaek.

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