Qui sont les nouveaux maîtres de la Corée du Nord ?

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont assisté sous la neige, mercredi 28 décembre 2011 à Pyongyang, aux funérailles de l’ancien dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, décédé le 17 décembre à l’âge de 69 ans. Des obsèques grandioses avaient été organisées en l’honneur du défunt. Ce moment exceptionnel dans la vie du pays a notamment permis de tenter d'évaluer qui sont désormais les tenants du pouvoir en cours d'installation à Pyongyang. Parmi la dizaine de potentiels successeurs, Jang Song-Thaek, l'oncle de Kim-Jong-un.

Les images diffusées montrent des hommes en civils à la droite du corbillard. A sa gauche, se tiennent des hommes en uniformes. Parmi le premier groupe, l'héritier et son oncle. Et au sein du second, le chef d'état-major et le ministre des Forces armées.

Presque tous sont des généraux quatre étoiles de l'armée populaire ou des membres de la Commission militaire centrale du Parti des Travailleurs, ou de la Commission nationale de défense. Pour la plupart, ils ont des titres de « vice-présidents ». A part le jeune successeur, Kim Jong-un, ils ont entre 65 à 85 ans.

Ils sont ainsi une dizaine « qui comptent vraiment » dans l'organigramme du parti, de l'armée et dans les coulisses du pouvoir. Tous sont unis dans le même deuil, soucieux de ne pas brader l'héritage du « Cher Leader » disparu, vigilants sur les questions d'orthodoxie, c'est-à-dire sur le respect des principes qui ont jusqu’ici assuré la survie du régime et de ses élites : « l’armée d’abord ». Jang Song-Thaek est l'un d'eux. Pas n'importe lequel : c'est l'un des hommes en civil qui accompagne la dépouille du défunt, à droite du corbillard, juste derrière Kim Jong-un.

Un futur régent ?

Jang Song-Thaek est devenu un fonctionnaire puissant au sein de l'appareil d'Etat. Il est marié à la sœur du défunt dictateur, qui figure elle-même au cœur du dispositif politique, et il gravite dans le premier cercle du pouvoir depuis de nombreuses années. Il a eu le temps de tomber en disgrâce au tournant des années 2000, puis de revenir au tout premier plan.

Nommé vice-président de la puissante Commission nationale de défense voici deux ans, il est pré-positionné pour assurer la continuité du pouvoir dans la perspective d’une disparition du n°1 après l’accident vasculaire cérébral dont Kim Jong-il fut victime en 2008. Il semble bien que cet épisode a accéléré les préparatifs d’une succession dynastique du pouvoir.

Le fait que Jang Song-thaek soit l'oncle de l'héritier lui confère une sorte de tutorat, dont on dit qu'il pourrait finalement s'exercer en régence du pouvoir, en attendant que le jeune Kim manifeste ses propres talents d'homme d'Etat. Si toutefois il trouve, ou conserve, sa place parmi les apparatchiks du régime.

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