Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La cérémonie a commencé sur l’immense esplanade du palais présidentiel au cœur de Pyongyang. « Grand dirigeant, où allez vous ? Ne laissez pas derrière vous votre peuple ! », sanglote cette présentatrice nord-coréenne qui commente les scènes d’hystérie collective montrées par le télévision d’Etat. On y voit des Nord-Coréens effondrés, qui affichent leur douleur en pleurant le plus fort possible, lors du passage du convoi funéraire qui traverse la capitale, Pyongyang. Certains sont carrément pliés en deux, la tête dans les mains, ils donnent l’impression d’en faire un peu trop. Ils ont été rassemblés le long des avenues de la capitale, malgré la neige et le froid sibérien.
Au milieu d’une foule de soldats au garde-à-vous, des dizaines de grosses limousines noires, sont parties au ralenti, l’une portant le portrait du « grand leader » disparu, l’autre son cercueil.
On a vu Kim Jong-un, le fils et successeur de Kim Jong-il, en larmes lui aussi, marcher à côté de la dépouille de son père. Et par-dessus la voix éplorée du présentateur, on entend les pleurs des habitants de Pyongyang, de véritables torrents de larmes déclenchés par le passage du convoi funéraire. Les plus éplorés tentent même de se jeter sur le passage du cercueil, et sont retenus par des militaires.
Des images qui reproduisent à l’identique celles mises en scène il y a 17 ans, lors de la mort du père de Kim Jong-il, Kim Il-sung. Pour le régime, c’est une démonstration de sa puissance. Il montre ainsi que tout son peuple est uni derrière ses dirigeants et que son pouvoir est bien en place.
Les funérailles devraient durer deux jours à l'issue desquels la dépouille de Kim Jong-il devrait être embaumée et déposée au côté de celle de Kim Il-sung.Une équipe russe, déjà responsable de l’entretien de la dépouille de Lénine à Moscou, serait arrivée à Pyongyang pour embaumer le corps du dirigeant disparu. Demain, trois minutes de silence seront observées à travers tout le pays.