La nouvelle étoile du régime accomplit une carrière fulgurante. En fin de semaine dernière, il était déjà passé « commandant suprême » de l'armée. Le voilà maintenant en passe d'être propulsé « secrétaire général » du parti unique. Il va donc prendre la direction du comité central et devenir l'homme le plus puissant de l'administration civile nord-coréenne.
Kim Jong-un a également vocation à présider la puissante Commission nationale de défense, qui fera de lui, comme son père et son grand-père avant lui, le commandant en chef d'une armée de plus d'1,2 million d'hommes. Dans un pays qui dispose du feu nucléaire, où (précisément) la politique s'appuie sur le principe « l'armée d'abord », et où elle constitute la colonne vertébrale du régime, c'est le titre suprême.
Une telle ascension est remarquable pour un jeune homme de 28 ans. Il sera cependant encadré par des tuteurs, certainement bienveillants, qui assurent une régence vigilante. Cela est certainement le signe d'un régime voulant manifester sa détermination, la permanence de ses principes et la solidité de ses institutions face à l'hostilité générale.
Les obsèques de son père auront lieu mercredi 28 décembre. On attend avec curiosité de savoir comment les notables se partageront la tribune qui leur est réservée pour décrypter la véritable géographie du pouvoir et des rapports de force qui entourent l'héritier.