A en croire le Premier ministre, les accusations de corruption qui visent le président Asif Ali Zardari sont « politiques ». Comme dans le reste du monde, le chef de l’Etat bénéficie en effet de l'immunité inhérente à son poste, une raison suffisante pour ne pas relancer les poursuites. Le président et sa femme Benazir Bhutto, assassinée en 2007, sont soupçonnés d'avoir utilisé des comptes en Suisse pour blanchir 12 millions de dollars de pots-de-vin payés par des entreprises dans les années 1990.
La théorie du complot
Les autorités helvétiques avaient néanmoins mis le cas de côté en 2008, quand le président Zardari était arrivé au pouvoir. Au Pakistan, un décret d'amnistie avait par ailleurs déjà annulé des milliers d'enquêtes pour corruption en 2007. Et c'est lui, le futur président, qui en avait été le principal bénéficiaire. Dès 2009 cependant, ce décret a été annulé par la Cour suprême qui demande depuis lors au Premier ministre d'envoyer une lettre aux autorités suisses pour qu'elles rouvrent le dossier.
Youssouf Raza Gilani l'a dit : il sera présent devant la Cour ce lundi. Il a aussi précisé qu'en cas d'inculpation, il perdrait automatiquement son poste de Premier ministre. On se dirigerait alors vers des élections anticipées. Certains au gouvernement – lequel est très impopulaire à l’heure actuelle - accusent les juges de comploter avec les militaires pour faire tomber le Premier ministre et le président, deux hommes qui sont déjà fragilisés.