Au Cambodge, les réactions divergent suite à la condamnation de Duch, le tortionnaire

Les Cambodgiens découvrent, ce samedi 4 février au matin, la nouvelle de la première condamnation prononcée contre un ancien responsable khmer rouge. La veille, la Cour suprême du tribunal parrainé par les Nations unies a choisi d'alourdir la peine de 35 ans infligée à Duch en première instance, en le condamnant à la réclusion à perpétuité. Une première victoire pour les victimes d'un régime sous lequel près d'un quart de la population a trouvé la mort.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

Pour les survivants du régime génocidaire, la prison à vie était le seul dénouement acceptable. Voilà leur attente exaucée. « Duch dormira à l'ombre pour le reste de ses jours », titre l'un des plus importants quotidiens du pays, en écho aux autres médias locaux.

Dans la rue, les réactions divergent. Pour les uns, la sentence retenue contre l'ancien directeur du centre de sécurité S-21 envoie un message fort aux dirigeants : ils ne peuvent agir contre le bien du pays sans avoir à répondre de leurs actes. Pour d'autres, Duch a été un simple directeur de prison qui n'a fait qu'obéir aux ordres. Son sort les indiffère.

Tous les regards sont davantage tournés vers les trois anciens dirigeants khmers rouges actuellement au banc des accusés, avec la même inquiétude exprimée ; celle de les voir échapper à la justice en raison de leur grand âge. Et si le verdict retenu contre Duch met du baume au cœur de nombreux Cambodgiens, les multiples atermoiements de la juridiction hybride ont entamé la confiance d'une partie d'entre eux, qui regrettent, aujourd'hui, un tel gaspillage d'argent.

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