Malgré l'émotion et le deuil des familles, les Français doivent savoir que leurs soldats seront encore en Afghanistan l'année prochaine et que rien ne les garantit contre de nouvelles attaques meurtrières. Le général en retraite Franck Desportes est catégorique, ramener les 3 600 hommes, c'est facile mais le rapatriement du matériel est affaire autrement plus complexe.
« Il reste 1 300 véhicules, nos meilleurs équipements, nos véhicules blindés de combat d’infanterie, nos canons Caesar, nos meilleurs hélicoptères de combat Tigre… énumère Franck Desportes. Tout cela, il faut du temps pour les rapatrier, il faut le temps logistique pour effectuer le retrait et on ne peut pas probablement descendre en-dessous de 18 mois ».
Un autre paramètre est à prendre en compte. Un départ précipité de la France mettrait sérieusement en danger l'ensemble du dispositif international et pourrait profondément détériorer ses relations avec ses alliés.
« On ne peut pas laisser les deux régions de Kapisa et de Surobi sans troupe, explique le général Desportes, puisque ce serait un accès presque libre des talibans venant du Pakistan vers Kaboul. Il faut donc réorganiser le dispositif au moment même où tout le dispositif est en train de s’alléger et où il n’y a aucune réserve complémentaire à rajouter sur les hommes que nous évacuerions. Donc je pense que l’on mettrait tout le dispositif en déséquilibre et cela pourrait porter atteinte à l’amitié qui nous lie à la coalition et en particulier aux Américains ».