Visite à Paris du président afghan avec en toile de fond le retrait anticipé des militaires français

Le président afghan Hamid Karzaï est en visite en France ce vendredi 27 janvier 2012 dans un contexte marqué par la mort de quatre soldats français, la semaine dernière et les déclarations des responsables politiques français sur un retrait anticipé du contingent français de la coalition internationale. Des déclarations accueillies avec réserves. Le secrétaire général de l'Otan a rappelé jeudi son attachement au respect du calendrier, qui prévoit un départ ordonné à l'horizon 2014, et les militaires français eux-mêmes ont réagi avec prudence.

Malgré l'émotion et le deuil des familles, les Français doivent savoir que leurs soldats seront encore en Afghanistan l'année prochaine et que rien ne les garantit contre de nouvelles attaques meurtrières. Le général en retraite Franck Desportes est catégorique,  ramener les 3 600 hommes, c'est facile mais le rapatriement du matériel est affaire autrement plus complexe.

« Il reste 1 300 véhicules, nos meilleurs équipements, nos véhicules blindés de combat d’infanterie, nos canons Caesar, nos meilleurs hélicoptères de combat Tigre… énumère Franck Desportes. Tout cela, il faut du temps pour les rapatrier, il faut le temps logistique pour effectuer le retrait et on ne peut pas probablement descendre en-dessous de 18 mois ».

Un autre paramètre est à prendre en compte. Un départ précipité de la France mettrait sérieusement en danger l'ensemble du dispositif international et pourrait profondément détériorer ses relations avec ses alliés.

« On ne peut pas laisser les deux régions de Kapisa et de Surobi sans troupe, explique le général Desportes, puisque ce serait un accès presque libre des talibans venant du Pakistan vers Kaboul. Il faut donc réorganiser le dispositif au moment même où tout le dispositif est en train de s’alléger et où il n’y a aucune réserve complémentaire à rajouter sur les hommes que nous évacuerions. Donc je pense que l’on mettrait tout le dispositif en déséquilibre et cela pourrait porter atteinte à l’amitié qui nous lie à la coalition et en particulier aux Américains ».

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