Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
C’est l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire du Japon. Pendant plus de vingt ans, l’entreprise japonaise Olympus, qui fabrique des appareils photo et des endoscopes, s’est livrée à une manipulation comptable internationale, utilisant des véhicules financiers à Singapour, au Lichtenstein, gonflant les coûts d’acquisition d’entreprises en Grande-Bretagne et au Japon, pour mieux dissimuler via les Etats-Unis et les îles Caïmans 1,7 milliard d’euros de pertes. En versant en primes, plus de 600 millions d’euros de commissions à de mystérieux conseillers financiers, certains d’entre eux peut-être proches de la pègre japonaise.
C’est l’ancien patron britannique de l’Olympus, Michael Woodford -premier dirigeant étranger de l'histoire du groupe- qui a fait éclater la vérité. Il a perdu son emploi.
L’actuel président d’Olympus, Shuichi Takayama, qui est aussi impliqué dans ce scandale, a obtenu des appuis auprès de grandes banques et des compagnies d’assurances japonaises pour faire le ménage « à la japonaise », c’est-à-dire tout sauf de manière transparente et en violation totale des règles de gouvernance des entreprises.
Olympus réclame aujourd'hui à ses anciens et actuels dirigeants plus de 165 millions d'euros d'indemnisation.