Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
L’étonnement devant ce verdict inattendu a immédiatement laissé place à l’euphorie parmi les centaines de partisans d’Anwar Ibrahim rassemblés devant le tribunal de Kuala Lumpur.
Le politicien a remercié sa famille et ses avocats pour leur soutien. C’est la deuxième fois qu’Anwar Ibrahim est acquitté d’une accusation de sodomie, accusation visant à chaque fois, selon certains observateurs, à détruire politiquement le chef de l’opposition.
Ce verdict pourrait galvaniser l’opposition qui, depuis 2008, menace la domination au Parlement du parti Umno, au pouvoir depuis l’indépendance en 1957. A l’approche des élections parlementaires, qui devraient avoir lieu cette année, l’acquittement d’Anwar est un désaveu cinglant pour le Premier ministre Najib Razak, son ennemi juré dont les tentatives de démocratisation du système politique n’ont pas convaincu la population. D’éventuelles révélations sur la manipulation des preuves et des témoins contre Anwar pendant le procès contribueraient encore à fragiliser le parti au pouvoir.