Avec notre correspondant à Tbilissi,Régis Genté
Le bilan des violences a été revu à la hausse pendant le weekend, d’autant que samedi 17 octobre au soir, un autre ouvrier a été tué par la police dans la bourgade de Shetpe. Quelques dizaines de personnes y avaient bloqué une voie ferrée, la police a alors tiré et tué une quinzième personne.
Dimanche 18 octobre, un millier d’ouvriers du pétrole qui se sont réunis à Aktau, la capitale régionale, en solidarité avec leurs collègues de Janaozen. On ne sait pas encore précisément s'ils se sont rassemblés en hommage aux victimes ou s’ils ont l’intention de donner un tour plus offensif à leur mouvement de grève.
Un mouvement de grève pacifique durement réprimé
Celui-ci a commencé en mai, dans plusieurs entreprises de la région. Les ouvriers exigeaient une révision de la méthode de calcul de leur salaire introduite en 2010. Le mouvement avait jusqu’alors été très pacifique, ce qui n’avait pas empêché l’autoritaire pouvoir kazakh de licencier, sans autre forme de procès, plus de 2000 ouvriers, au prétexte qu’ils faisaient grève.
Depuis vendredi, le pouvoir explique que la violence qui a éclaté à Janaozen est le fait de voyous, financés depuis l’étranger. Il ne dit pas un mot sur le lourd arrière plan social qui a pu exaspérer les ouvriers, qui constatent que la manne pétrolière ne leur profite guère.