Kazakhstan: l’état d’urgence décrété dans la ville de Janaozen après des violences

Ce samedi 17 décembre, le président kazakh, Noursoultan Nazarbaïev, a décrété l’état d’urgence et instauré le couvre-feu à Janaozen, une ville de l’ouest de l’immense ex-République soviétique. La veille, des ouvriers du pétrole ont empêché la tenue des festivités pour les 20 ans de l’indépendance du pays, en détruisant la tribune prévue à cet effet. Les heurts avec la police ont conduit à la mort de 11 personnes, selon un dernier bilan officiel. Pour l’essentiel, des jeunes et des ouvriers.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Ce samedi, le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, a décrété l’état d’urgence et le couvre-feu jusqu’au 5 janvier prochain. Le calme serait revenu dans une Janaozen quadrillée par la police, bien que l’information soit difficilement vérifiable, les communications ayant été coupées avec cette cité de 90 000 habitants.

Selon l’autoritaire chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1989, ce sont des voyous qui sont à l’origine des émeutes de Janaozen, ville de l’ouest kazakh vivant de l’exploitation d’un gisement de pétrole appartenant à Kazmounaigaz, la société pétrolière nationale. Le président Nazarbaïev n’a pas fait référence à la grève qui a commencé en mai et qui s’est soldée par le renvoi d’environ 1 000 ouvriers de la société d’Etat Ouzenmunaigaz. Ceux-ci, comme d’autres dans la région, demandaient une amélioration de leur salaire, dont la méthode de calcul avait été revue par les autorités du pays en 2010. Ce qui se serait traduit, selon les ouvriers, par une baisse de leurs revenus.

Les circonstances de l’irruption de violence de ce vendredi ne sont pas encore connues. Depuis six mois, les manifestations des ouvriers étaient demeurées pacifiques, malgré l’exaspération d’hommes et de femmes ayant le sentiment de ne jamais avoir été écoutés, tandis que les pétrodollars coulent à flots au Kazakhstan.

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