Avec notre correspondant en Chine, Stéphane Lagarde
Le Fonds monétaire international (FMI) ne fait finalement que dire tout haut ce qui se murmure depuis des mois dans les milieux d’affaires, ici en Chine. La chasse aux mauvaises créances et la maîtrise de l’inflation est devenue aussi d'ailleurs une obsession pour le gouvernement central : fermeture du robinet des crédits, limitation de la spéculation immobilière… le problème c’est qu’à trop contrôler, on finit parfois par obtenir l’effet inverse affirment les experts du FMI.
La limitation de l’accès aux prêts aux bancaires notamment a entraîné un boom des crédits informels. Pas une ville en Chine où de petites agences ne proposent des crédits sous le manteau aux PME endettées, qui subitement se sont vues fermer la porte au nez par leur banquier. Mais la dette la plus lourde est publique. La relance en 2008 est passée par de gigantesques travaux d’investissements. Le train à grande vitesse en est le meilleur exemple, 10 000 kilomètres de lignes sont aujourd’hui suspendues, en raison de l’endettement colossal du ministère du Rail et par effet de conséquences des agglomérations traversé par les chantiers.
Qu'elle soit officiellement évaluée à 27% du PIB ou à plus de 35% par l’hebdomadaire pékinois The Economic Observer, le poids de la dette publique pèse sur les banques. La plupart d’entre elles ont les reins suffisamment solides pour résister à des « chocs isolés », mais le FMI ne jure de rien en cas de chute de l’immobilier ou de ralentissement brutal de la croissance.