Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le sourire n’a pas changé, mais le discours est plus direct, c’est bien la directrice générale du FMI qui s’exprimait aujourd’hui à Pékin et non plus l’ex-candidate à la tête du Fonds monétaire international venue solliciter ici même l’appui de la Chine, il y a tout juste cinq mois.
« Les économies doivent agir ensemble face à la crise », a insisté Christine Lagarde auprès du Premier ministre chinois Wen Jiabao, du directeur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan ainsi que de l’ensemble des acteurs économiques plutôt hésitants à investir dans les dettes européennes.
« L’économie mondiale est entrée dans une zone dangereuse. L’Asie n’est pas à l’abri, que ce soit par le biais du commerce ou du secteur financier qui peuvent jouer un rôle d’accélérateur de crise, l’Asie doit se préparer à la tourmente », a déclaré Christine Lagarde à la conférence annuelle du forum international de la finance à Pékin. (Des propos recueillis par l’AFP.)
« La Chine doit réorienter sa croissance en se tournant davantage vers la demande intérieure et moins vers les exportations », a poursuivi la directrice générale du FMI. Un objectif d’ailleurs inscrit dans 12e plan quinquennal chinois (2011-2015) et alors que les exportations ont marqué un coup d’arrêt en octobre : moins 7,2% en raison de la baisse de la demande chez les clients en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce contexte, la demande de réévaluation du yuan est vue d’un mauvais œil en Chine.
Le weibos – twitter chinois - de Christine Lagarde comptait ce jeudi soir 91 470 fans. Et des moins fans : « Vous venez uniquement demander de l’argent à la Chine », commente ainsi une internaute.
La directrice générale du FMI a par ailleurs appelé cet après-midi l’Italie et la Grèce à plus de « clarté politique ». Christine Lagarde poursuit sa visite au Japon demain.