Inondations en Thaïlande : les réseaux sociaux comme bouée de sauvetage ?

Les Thaïlandais sont désemparés par les inondations historiques qui les frappent. La communication officielle souvent confuse s’ajoute au désarroi. Les réseaux sociaux ont alors très vite servi de média alternatif, mais aussi comme un groupe de parole et d’échanges. Facebook, Twitter, YouTube… représentent souvent un solide outil pour obtenir des informations de proximité.

Photos de rues noyées sur Facebook, mises en garde contre les serpents sur Twitter, vidéos de conseils sur YouTube : l’internet fourmille depuis des semaines de détails en temps réel sur les inondations thaïlandaises. Ces infos ont pris le relais des médias traditionnels qui peinaient à satisfaire une population impatiente de connaître les risques minute par minute. Voir ci-dessous. « En ce moment, le gouvernement ne répond pas aux demandes d’informations que le public réclame », estime ainsi Somkiat Onwimon, ancien sénateur et présentateur du journal télévisé, suivi par près de 70000 personnes sur Twitter. Malgré la présence de certains « journalistes citoyens non professionnels », les avantages des réseaux sociaux dépassent largement les inconvénients lors d’un telle crise, assure-t-il. « Vous avez du négatif et du positif, mais pour les inondations, le gouvernement n’a pas fourni assez d’informations. » Car depuis le début de cette catastrophe les Thaïlandais sont confrontés à des déclarations contradictoires des autorités locales et nationales. Autant sur les zones les plus à risque que concernant les précautions à prendre.

« Tout ce que nous voulons, ce sont des informations sur notre quartier et sur ce qui va arriver »

Résultat : un record d’abonnements tous azimuts ! Le nombre d’utilisateurs de Twitter en Thaïlande est passé de 600000 en septembre à 720000 en octobre, selon McFiva, qui détient les droits publicitaires du site dans le pays. Une hausse de 20% directement imputable aux inondations, car auparavant il y avait moins de 5% d’augmentation par mois. Le ashtag : #Thaiflood (inondations en Thaïlande) est actuellement le premier mot clé dans le royaume, avec également #bkkflood#thaifloodeng.
Les utilisateurs de Facebook sont eux passés d’un peu plus de 7 millions au début de l’année à 12 millions, soit 18% de la population, selon Socialbakers, organisme de statistiques liées à Facebook. Et YouTube n’est pas en reste. Un dessin animé de réalisateurs indépendants, comparant la masse d’eau à 50 millions de baleines bleues déferlant sur la capitale, a été vu près d’1 million de fois ces deux dernières semaines.
La classe politique a essayé de garder le rythme. La Premier ministre Yingluck Shinawatra et son équipe ont utilisé Facebook pour garder le contact avec la population, postant chaque jour compte-rendu et photos des visites aux sinistrés. Mais pour Somkiat Onwimon, les réseaux sociaux remplissent surtout leur rôle lorsqu’ils fournissent des détails, comme la hauteur de l’eau dans le canal près de chez vous. « Tout ce que nous voulons, ce sont des informations sur notre quartier et sur ce qui va arriver. »

 

Partager :