Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Voilà qui ne va pas rassurer les sceptiques. Si du côté des autorités, on continue à marteler sa confiance dans « les capacités de l’Europe à s’attaquer aux difficultés actuelles », comme le martelait Hong Lei, le porte-parole de la diplomatie chinoise, ce mercredi, chez les analystes cela fait un moment que le doute s’est installé quant aux achats d’obligations européennes.
« Attention », avertissait ce matin l’agence Chine nouvelle, pour qui le référendum grec est « une alerte qui pourrait déclencher d’autres reculs ou revers ». Pour de nombreux commentateurs, la décision d’Athènes s’apparente en effet à un coup de dés qui « pourrait influencer non seulement la stabilité de la zone euro mais aussi (celle) du reste de l’économie mondiale y compris de la Chine ».
Car ici aussi, les indicateurs ne sont pas au beau fixe. L’indice officiel des directeurs d’achat pour le secteur manufacturier a affiché, le mois dernier, son niveau le plus bas depuis février 2009. L’Europe reste le premier client de la Chine et les exportateurs chinois affirment avoir déjà ressenti une baisse des commandes. Un nouveau plongeon en Europe risquerait donc de toucher de plein fouet les petites entreprises de la côte est notamment.
On ne devait pas revenir sur les investissements chinois dans le Fonds de stabilité européen avant la réunion des ministres européens des Finances lundi prochain 7 novembre 2011, affirmait le vice-ministre chinois des Finances, vendredi dernier. L’annonce grecque a tout chamboulé et la question sera forcement évoquée dans les coulisses du G20.