Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
C’est un véritable coup de tonnerre dans le monde de la politique sud-coréenne. Park Won-soon était un candidat pour le moins improbable, membre d’aucun parti, et issu du milieu associatif.
Etudiant, il passe quatre mois en prison pour avoir manifesté contre le régime dictatorial. Il devient avocat des droits de l’homme, puis s’attaque aux problèmes de gestion opaque des chaebols, les conglomérats sud-coréens. Editorialiste, écrivain, il est aussi le fondateur de l’une des principales associations caritatives du pays. Résolument progressiste, il a été comparé à « Satan » par un dirigeant religieux lors de la campagne.
Sa candidature surprenante à la mairie de Séoul avait fait hausser bien des épaules. Mais Park Won-soon a su utiliser à merveille les réseaux sociaux, et a reçu un soutien crucial en la personne de Ahn Cheol-soo, un créateur de start-up très populaire auprès des générations de moins de 40 ans.
Son élection est le signe de la méfiance croissante des Sud-Coréens, notamment les plus jeunes, vis-à-vis de la politique traditionnelle. Elle est aussi un véritable désaveu pour le parti conservateur au pouvoir, un an avant les élections présidentielles.