Première dame du Pakistan entre 1973 et 1977, la bégum Nusrat fut confrontée à l'arrestation de son mari Zulfiqar Ali Bhutto, son exécution par pendaison, puis à l'assassinat de trois de leurs enfants, dont l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto.
Agée de 82 ans, très malade depuis plusieurs années, et surtout profondément affectée par la perte des siens dans des conditions d'extrême violence, elle est morte à Dubaï. L'avocat de Karachi, Iqbal Haider, en témoigne : « Le deuxième à mourir fut son fils Shanawaz Bhutto; assassiné en France, puis un troisième : Murtazar Bhutto, et, en quatrième Benazir Bhutto (...), personne au monde n'a plus souffert après tant de morts parmi ses chers et proches que la bégum Nusrat Bhutto ».
Cet avocat, très proche du clan Bhutto, déplorait encore il y a quelques mois le silence des autorités de son pays concernant la bégum mise à l'écart de la vie publique, selon lui volontairement. Elle qui ne connut jamais le nom des auteurs des assassinats de ses enfants, faute d'enquête sérieuse. Son aura dépassait le clan Bhutto, sa disparition ne pouvait passer inaperçue au Pakistan.