Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Le rapport est dévastateur. Il accuse de hauts responsables au sein du gouvernement pakistanais, mais aussi les services de renseignement, d’avoir grièvement fait obstruction à l’enquête. L’assassinat de Benazir Bhutto aurait pu être évité, affirment les enquêteurs de l’ONU. Le gouvernement, dirigé à l’époque par Pervez Musharaff, était parfaitement au courant des menaces, mais il n’a pas pris les mesures qui s’imposaient.
Après l’attentat qui a coûté la vie à Benazir Bhutto, la police locale a nettoyé au jet d’eau la scène du crime, ce qui a causé des dégâts irréparables pour l’enquête, qui a été inefficace, et s’est concentrée seulement sur les exécutants, et non les commanditaires. La commission onusienne accuse la police pakistanaise d’avoir délibérément fait échouer l’enquête, en partie de peur d’exposer une responsabilité des services de renseignement pakistanais.
Ces services de renseignement, et en particulier le tout puissant Inter-Services Intelligence, l’ISI, ont fait, selon le rapport, des enquêtes parallèles, qu’ils n’ont pas pleinement partagées avec la police. En fin de compte, le rapport ne dit pas qui est derrière l’assassinat de Benazir Bhutto. Mais il prouve que de hauts responsables pakistanais tentent toujours d’étouffer l’affaire, qui est loin d’avoir été élucidée.