La police pakistanaise a fait échouer l’enquête sur la mort de Benazir Bhutto, affirme l’ONU

Un rapport des Nations unies affirme que la police pakistanaise a sciemment fait échouer l'enquête sur l'assassinat en 2007 de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto et que le drame aurait pu être évité si des mesures de sécurité adaptées aux menaces avaient été prises. Le document, rendu public le 15 avril, ne dit pas qui est derrière l’assassinat de Benazir Bhutto.

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

Le rapport est dévastateur. Il accuse de hauts responsables au sein du gouvernement pakistanais, mais aussi les services de renseignement, d’avoir grièvement fait obstruction à l’enquête. L’assassinat de Benazir Bhutto aurait pu être évité, affirment les enquêteurs de l’ONU. Le gouvernement, dirigé à l’époque par Pervez Musharaff, était parfaitement au courant des menaces, mais il n’a pas pris les mesures qui s’imposaient.

Après l’attentat qui a coûté la vie à Benazir Bhutto, la police locale a nettoyé au jet d’eau la scène du crime, ce qui a causé des dégâts irréparables pour l’enquête, qui a été inefficace, et s’est concentrée seulement sur les exécutants, et non les commanditaires. La commission onusienne accuse la police pakistanaise d’avoir délibérément fait échouer l’enquête, en partie de peur d’exposer une responsabilité des services de renseignement pakistanais.

Ces services de renseignement, et en particulier le tout puissant Inter-Services Intelligence, l’ISI, ont fait, selon le rapport, des enquêtes parallèles, qu’ils n’ont pas pleinement partagées avec la police. En fin de compte, le rapport ne dit pas qui est derrière l’assassinat de Benazir Bhutto. Mais il prouve que de hauts responsables pakistanais tentent toujours d’étouffer l’affaire, qui est loin d’avoir été élucidée.

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